C’est lorsqu’on regarde un filme comme Même
la pluie d’Iciar Bolain, qu’on réalise qu’il y a
« films » et « films ». Celui-ci fait partie de la
catégorie de ceux qui vous marquent, qui ne laissent pas indemnes, qui peuvent
même être qualifiés d’utiles.
L’histoire
se passe à Cochabamba, 3é plus grande ville de Bolivie, en l’an2000, où une
équipe espagnole vient réaliser un film
sur l’asservissement des Indigènes lorsque leurs terres ont été conquises par les Espagnols. Il y a donc deux
histoires qui se croisent, à deux
époques différentes, et pourtant elles ne semblent pas aussi éloignées que ça.
Alors
que les Indigènes préféraient être brûlés vifs plutôt que soumis aux
Conquistadores, les Boliviens se battent contre la privatisation de leur eau
courante et les diktats de la Banque Mondiale et du FMI qui imposent à leur
pays cette réforme.
L’équipe
du film se retrouve prise dans ce pays en révolte et même s’ils ne sont là que
pour leur film, qu’ils n’ont que leur « chef d’œuvre » en tête, leur
budget, leur confort, ils s’y retrouvent mêlés…
Même la pluie est un film dur, mais rien de violent
n’est montré, tout est coupé juste avant et donc juste laissé supposé. Mais
c’est avant tout un film très émouvant qui met en exergue à quel point les
hommes vivant à une même époque sur une même planète peuvent avoir des
objectifs diamétralement opposés. Alors que pour certains la priorité numéro un
est de réaliser un film qui sera un chef d’œuvre immortel, d’autres se battent
pour avoir de l’eau…
Toute la force du film est que nous sommes pris dans
ces deux histoires, complètement absorbés… Mais personnellement j’en suis
ressortie grandie, et j’espère un peu plus lucide et consciente du monde qui
nous entoure. Je ne dis pas qu’avec ce film, on a tout compris, mais un petit
pas, plus un petit pas…
Nota
Bene : je vous le conseille en VO.
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