Un roman de la rentrée littéraire :
Les
Lisières, d’Olivier Adam.
On me l’a offert car « on » sait que j’aime
beaucoup cet auteur et que ces précédents romans m’ont beaucoup touchés.
Les Lisières n’est pas tout à fait dans
la lignée des précédents… Rien que l’épaisseur l’annonce : il est beaucoup
plus long. Tandis que « Des vents
contraires » ou « A l’
abri de rien » sont des fictions assez courtes, celui-ci est long. Normal,
il y a beaucoup plus de personnages et chacun d’entre eux donnent lieu à une
petite histoire.
Dans les critiques on parle de « roman
social » car à travers ces personnages, Olivier Adam donne un aperçu de
notre société actuelle et de ses fléaux quotidiens : le chômage, les
licenciements, les petites villes périphériques, les couples qui galèrent, les
couples infidèles… Ce terme de « roman social » me semble un peu fort
car cela reste avant tout un roman. Ces personnages n’arrivent pas là par
hasard et l’auteur ne fait pas des descriptions indigestes. Toutes ces
digressions, ont un sens et une place qui se justifient. Jamais cela ne tombe
dans le pathétique ou le larmoyant. Le personnage principal, qui a une bonne
part d’autobiographie, retrouve les amis de son enfance, de ses années lycée et c’est grâce à cela qu’il peut lui-même
mieux comprendre ce qu’il est devenu. Même s’il a tourné la page avec son
passé, il fait encore largement partie de lui. Ce n’est pas parce qu’on s’éloigne
de son passé que l’on a plus de loin avec. Tout ce qui nous arrive dans notre
enfance, nous marque, que l’on ait conscience ou pas.
Oui ce roman est très
autobiographique, oui il peut parfois sembler long… Mais il est avant tout un
roman magnifiquement écrit. Car s’il y a
bien une chose sur laquelle tout le monde est d’accord c’est la qualité de l’écriture d’Olivier Adam. Tous ces romans
sont d’une intensité incroyable grâce à des phrases rythmées, des mots précis tout
cela dans un style unique. Olivier Adam a un univers avec des thèmes récurrents
que l’on retrouve dans tous ses romans : les enfants, la Bretagne, le
Japon… mais cet univers tient surtout à son écriture qui nous plonge à chaque
fois au cœur de ses personnages, au cœur de l’histoire. Personnellement, j’ai
le sentiment de me faire happer par ses phrases et de me laisser embarquer dans
le tourbillon, ou dans la vague.
Comme d’autres, je dirais que Les
Lisières n’est pas le meilleur d’Olivier Adam, ou avec plus de modestie, ce n’est
pas celui que j’ai préféré. Pourtant, plus le roman approche de la fin plus j’ai
été captivée et j’en aurais presque voulue encore. Pourtant, je n’aurais pas
dit ça à la moitié du roman. Une critique sur Rue 89 a noté la même chose
« la lecture, longuement ardue, trouve sa récompense sur le dernier
tiers du roman ».
Une écriture, un regard juste sur soi et les autres…Olivier Adam reste une valeur sûre.